Éditorial - 2 décembre 2012
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LA SANTÉ DE NOS ENFANTS
par Olive Jutras, docteure en médecine, hôpital Ste-Marie
Qui n'aime pas les enfants? Ils sont notre avenir, notre héritage, et tout ce que nous faisons dans ce monde sert à leur servir la Terre sur un plateau d'argent.
C'est du moins l'idéal que la majorité d'entre nous tentent de leur servir.
Mais voici: une épidémie de maladies infectieuses fait rage chez nos enfants, une épidémie criminelle. Qu'il s'agisse de négligence ou même d'un geste délibéré, la situation est inexcusable, et les coupables devraient être pendus haut et court.
Depuis 2008, le programme Milk & Cookies du départment d'éducation de Bellevue offre aux enfants de nos écoles primaires, mais aussi aux démunis de la ville par l'entremise des services de soutien aux défavorisés, du lait et des biscuits pour supplémenter les besoins alimentaires, et ce, avec une commandite officielle du gouvernement du Québec. On parle ici de plus d'un milliard de biscuits et d'un nombre incalculable de litres de lait qui ont été distribués gratuitement à plus de cinquante mille personnes.
Or, on vient d'apprendre que depuis 2008, les distributeurs de ces biscuits et de ce lait ont utilisé des filtreurs défectueux et des procédés de pasteurisation incomplète et ce, selon ce qu'affirment les responsables, de façon totalement inconsciente. Où sont les contrôles de qualité? Que faisaient les inspecteurs pendant ces quatre dernières années? Et plus important, quels seront les effets à long terme de ce lait contaminé, de ces biscuits malsains sur la santé de nos plus jeunes et de nos plus faibles.
Avec un bilan de santé très négatif du gouvernement émis il y à peine deux ans, Bellevue peut-elle se permettre cette tâche à son dossier?
Le projet Milk & Cookies est mort. Le beau rêve de notre maire Kenneth Bills a été tué par l'incompétence des gestionnaires, et pire encore, Bellevue fait maintenant face à une épidémie de maladies potentielles et de complications médicales. Les salles d'attente sont déjà combles, et l'absentéisme scolaire n'est que le moindre de nos soucis.
J'en conjure à tous les dieux: punissez les responsables dans cette vie et dans la suivante.