Éditorial - 17 avril 2008
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La Commission Bouchard-Taylor: un exercice en futilité
Il m'a rarement été donné de voir un exercice politico-social aussi décousu, mal organisé et troublant que la commission Bouchard-Taylor. J'impute le blâme non au gouvernement, mais à la population qui, ayant mal compris le but de cette commission, et qui en a profité pour vociférer sa haine et ses préjugés sur la place publique. Je n'ai jamais eu aussi honte d'être québécois.
Notre société d'exception a été bâtie sur un principe de liberté démocratique, mais parfois, je me dis que nous n'avons pas l'intelligence de mériter cette liberté et que nous devrions retourner aux vieux systèmes dictatoriaux. Nous ne semblons de toute manière pas assez illuminés (ou trop, dans certains cas) pour être capable de fonctionner dans une société égalitaire. À entendre les propos de certains, on se demande à quelle époque nous vivons.
Où est la tolérance? Où est la compréhension tant prisée?
Et pourtant, je me dois de lancer des félicitations à un individu en particulier: notre maire, Kenneth Bills, qui, dans toute cette sottise, a sû maintenir le calme et le bon discours. Bellevue a toujours été une ville de tolérance, basée sur le respect des fois, croyances et valeurs des autres cultures. Et le maire Bills ne s'est pas laissé emporter comme le maire de Hérouxville. Il a sû garder la tête froide dans ce débat, et c'est pourquoi aujourd'hui Bellevue reste l'exemple de tolérance civile le plus frappant au Québec.
Il est à peu près temps que nous suivions l'exemple de notre maire et et que nous faisions preuve d'un peu de tolérance.
- Francis Garant, journaliste politique