Éditorial - 21 mars 2001
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Nancy Callières perd son pari.
Qui d'entre vous n'a pas entendu parler de Nancy Callières? Qui parmi vous vit encore dans une grotte?
Pour ceux d'entre vous qui l'ignorent, Nancy Callières est une étudiante en politique international et finances qui, récemment, a annoncé sa candidature aux prochaines élections, prévues en automne prochain. Alors, me direz-vous, comment est-ce possible que, six mois avant la date, elle ait déjà perdu son pari?
Vous savez tous que notre maire actuel, Jean-Paul Racine, a remporté les trois dernières élections haut-la-main et ce, sans compétition. Racine a un certain je-ne-sais-quoi qui plaît aux foules et qui le rendent populaire. Et quand on regarde la jeune Nancy, âgée d'à peine 27 ans, on reconnaît cette même fougue et ce même entrain. Mais voilà: à 27 ans, elle n'a pas l'expérience nécessaire pour contrer la prestance et les idées d'un homme comme Jean-Paul Racine, plus grand que nature.
J'aime bien Nancy, et j'ai eu la chance de m'entretenir avec elle à sa résidence. Vous savez qu'elle vit encore en appartement avec une colocataire? Elle m'a accueilli très modestement pour m'expliquer les grandes lignes de son plan et de ses idées pour l'avenir. J'ai été fort impressionné par l'audace de certains de ses projets, et je dois admettre que, en comparaison du stoïcisme apparent de monsieur Racine, des idées neuves ne peuvent que faire du bien.
Mais Bellevue est une ville parfois bien lente à accepter le changement. Les Beauvais aiment leur confort, et je ne peux pas les blâmer, puisque j'en fais partie. Et la ville n'est pas prête à placer au poste de maire une femme, encore moins une jeune femme fraîchement sortie de notre prestigieuse université.
Mais Nancy n'est pas lâcheuse, et je sens que si elle ne parvient pas à atteindre ses objectifs en novembre prochain, ce ne sera que partie remise.
Chapeau, Nancy, et ne lâche pas. Tu auras mon vote; pour ce que ça vaudra.
- Henry Ashton, éditoraliste en chef