Imaginez ceci! À notre époque!
À partir de cette date, on n'a plus le droit d'écrire le nom DeathMask. Et ici, mon patron a dû m'autoriser à le mettre, même barré, parce qu'apparement, la liberté d'expression, ça ne vaut plus rien.
Mais au fond, peut-être que c'est mieux ainsi, pour le dossier de cet énergumène. C'est un fait étudié que la glamourisation de la violence dans les médias a créé des parasites sociaux, des gens qui feraient n'importe quoi pour leur deux secondes de gloire. Mais la gloire a un prix, et elle est éphémère. C'est pas pour mal faire, ou mal dire, mais les vedettes d'aujourd'hui ne sont plus les vedettes d'autrefois. Quand le petit clin-clin peut avoir des amis à l'infini à cause d'un vidéo YouTube, et faire rire de lui par la planète, en direct en en différé, il n'est pas difficile de voir que des gens comme notre énergumère sont excités au point d'en faire dans leurs culottes.
Mais au fond, on parle d'énergumène, mais on se trompe peut-être. Un gars qui en imite un autre, c'est un copieur, c'est tout. Mais un groupe qui imite un gars, c'est des fans. Voilà ce qui se passe en ville. Il y a quelqu'un qui a sorti notre vieux tueur en série des boules-à-mites, et maintenant les jeunes fendants pensent qu'ils peuvent avoir leur célébrité comme lui.
Quatre gars! Quatre gars! Vous vous rendez compte! La police était sur leur piste, parce qu'elle leur a mis le collet dessus. Culte de personnalité, rare! Ils idôlatrent un meurtrier au point de répéter ses crimes. Est-ce que c'est fou? Oui, absolument. Des détraqués. C'est ce qu'ils sont.
Une chance, et je me surprends moi-même à parler ainsi, qu'on a la police qui a fait une job correcte en arrêtant les quatre. Mais combien d'autres prétendants font pareil? C'est un pensez-y bien! Avant de prendre le masque pis le petit couteau, mes prétendants meurtriers, pensez donc deux secondes à la sodomie que vous allez recevoir en prison. On s'en reparlera après!
par Richard Jacques, journaliste à La Fronde
Mar 2 Mar - 3:15